Observatoire

Atelier de tranformation La Roche sur Foron

La Roche-sur-Foron offre une gamme variée de formations, avec une forte dimension productive en partenariat avec l’ENILV. L’atelier de transformation se distingue par son engagement dans un chantier d’insertion, sa volonté de contribuer au renouvellement des générations, ainsi que par son attention aux enjeux environnementaux.

Auteurs(s)

Fiche rédigée par FNCUMA

Programme

Démarrage : 2024

Organisme(s)

Atelier de transformation La Roche sur Foron

La Roche-sur-Foron – 74800

Avenue du Président Salvador Allende

ORIGINE ET CONTEXTE

  • Atelier lait créé depuis 85 ans 
  • Atelier viande créé depuis 50 ans 
  • Statut EPLEFPA (Etablissement Public de l’enseignement agricole) et ENILV (Ecole Nationale de l’Industrie du Lait et de la Viande) : école née de la volonté des professionnel·les du territoire (Reblochon, Beaufort : IGP, AOP). 

“Les professionnels ont dit : on veut créer des ateliers et faire de la pédagogie autour”. Contrairement aux autres établissements scolaires, qui ont d’abord créé un établissement scolaire puis construit des ateliers pédagogiques. 

Contexte géographique : 

  • La Haute Savoie est un territoire à haut potentiel de Produits du terroirs (AOP, IGP), très valorisés dont le Reblochon : 16 000 tonnes/an est une spécificité du territoire 
  • Les professionnel·les veulent maintenir le savoir et sont là pour transmettre le savoir faire

Objectifs

Nos valeurs : 

  • Former à l’excellence des expert·es du métier 
  • Asseoir les compétences de base de savoir-faire et savoir-être
  • Animer le territoire en maintenant un lien étroit avec les entreprises du territoire et l’ensemble des prescripteurs
  • Développer des dispositifs innovants et être à la pointe des technologies et des préoccupations sociétales (sobriété énergétique…)

ACTIONS MISES EN OEUVRE

  • 13 millions € le budget puis des investissements systématiques pour la rénovation, les outils informatiques, le matériel innovant : “Nous souhaitons rester les précurseurs en terme d’innovation et de développement des filières sur notre territoire”
  • Un lycée de secteur avec environ 280 élèves de la Seconde à la Terminale puis prolongation avec un BTS et des licences 
  • Un CFPPA/OFA (organisme de formation professionnelle et d’apprentissage) qui développe ses formations sur 2 sites : 
    • La Roche sur Foron (74) : 130 apprenti·es et 400 stagiaires en formation courte par an
    • Pont de Claix (38) : 130 apprenti·es et 100 stagiaires en formation courte par an 
  • Dispensant des formations du CAP à la licence en transformation laitière, carnée, brassicole, etc. et formation aux métiers de bouche, filières du commerce, primeur, poissonnier, boucher, transformations fermières…
  • Développe également de nombreuses formations courtes au niveau local, et international (Canada, Amérique du sud, Pays de l’Est…).
  • Taux de réussite aux diplômes : 85%
  • Taux d’insertion : 91%
  • Les ateliers font entre 7 et 8 millions € de chiffre d’affaires et sont un outil de production pédagogique à taille réelle où les apprenant·es passent régulièrement pour développer leurs compétences techniques et devenir des expert·es.
  • Volume produit : 
    • 3 millions de litre de lait dont 2 millions de litre de crème par an
    • 1er producteur de beurre de Haute-Savoie 
    • entre 250-300 tonnes de viande transformée par an
  • Débouchés : 
    • Lait : essentiellement pour les grandes et moyennes surfaces
    • Beurre : la crème donnée par les fromagers partenaires, fabrication du beurre puis vente en grandes et moyennes surfaces (sans leur faire de concurrence sur le territoire)
    • Petites quantités dans le magasin de l’établissement : 20 000 € par an mais but pédagogique : apprendre la filière vente 
    • Des laboratoires d’analyse de ferments, de recherche et de développement au service

des professionnels

  • Un magasin : La ronde des saveurs qui vend les produits des ateliers et est un outil de formation aux filières du commerce
  • Un chalet école d’alpage : outil unique en France permettant de former des apprenant·es aux méthodes d’élevage en alpage et de transformation du lait en fromage

Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs

  • une vente des compétences laitières à travers le monde
  • des produits avec une forte valeur ajoutée (AOP)
  • des apprentissages diversifiés : formation industrie laitière et formation fermière ce qui permet d’inclure l’agriculture plus artisanale avec du matériel moins industriel 
  • s’adapter aux besoins ressentis en fonction des rencontres avec les agriculteur·ices du territoire et les partenaires 
  • outil au service de la pédagogie et à l’échelle de ce que l’on trouve sur le territoire
  • atelier globalement à l’équilibre économique
  • prise en compte de la dimension environnementale : innovation avec du matériel permettant d’économiser de l’énergie :  
  • rénovation du système de nettoyage des tuyaux : passer de 70 000 litres d’eau à 40 000 litres d’eau par jour 
  • envie d’aller plus loin sur la ré-utilisation de l’eau

Partenariat(s)

Impliqué dans un PAT avec participation aux groupes de travail 

Retour d’expérience

Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :

  • l’insertion amène une gestion plus difficile tout en étant obligé de produire les volumes demandés chaque jour
  • attirer des candidat·es face à l’invisibilisation du métier

Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :

  • Solutions pour attirer des personnes en formation : 
    • changer les discours pour la promotion du métier : 

l’établissement ne vend plus seulement l’image de “technologue de lait” : élargissement du métier pour réaliser une réappropriation du sens comme en agriculture avec les nouveaux profils non-issus du monde agricole qui s’installent

⇒ par exemple : formation dans un chalet d’école d’alpage 

  • améliorer l’accueil dans les entreprises avec des partages d’expériences entre stagiaires et entreprises pour former à la dimension pédagogique

Améliorations futures possibles :

  • Il y a quelques années, les gros industriels recrutaient par Pôle emploi, prenaient tout le monde pour les former après mais cela ne fonctionne pas : il faut donner du sens au travail et passer par la formation 

⇒ Expliquer les enjeux environnementaux en agriculture, en énergie, en alimentation est un levier d’action

  • Aujourd’hui, la population migrante représente une large part des salarié·es : à Lactalis sur les 250 salarié·es, 60% sont du personnel étranger

⇒ Oblige à repenser la formation avec un apprentissage de la langue, du terroir

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Comité de lecture
Date de lecture de la fiche
22/05/2024
Localisation
France
haute-savoie
Appréciation(s) du comité
Innovant !Viabilité économique à renforcer
Bénéficiaires
Population rurale
Champ d’action
Agir sur les formations professionnelles et agricoles
Localisation
Licence

Copyright: Licence Creative Commons Attribution 3.0
Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**