Agrobiologiste dans l’Yonne
Exploitante agricole bio avec production de céréales, d’électricité solaire, de volailles de chair (poulets et pintades) en vente directe à la ferme. Mise en place d’une chaîne d’abattage et d’un atelier de transformation à la ferme à partir de septembre 2014.
Auteurs(s)
Programme
Démarrage : 2007
Lieu de réalisation : Ferme de La Collerie
ORIGINE ET CONTEXTE
Reprise de l’exploitation familiale conventionnelle le 1er janvier 2004 après 12 ans comme responsable communication / marketing dans une entreprise agro alimentaire de la région parisienne. Les problèmes de qualité de l’eau dans l’Yonne où régulièrement l’eau du robinet ne peut pas être consommée, la recrudescence des maladies particulièrement chez les agriculteurs, l’élaboration des cours des produits agricoles à Chicago, etc. font que la conversion en agriculture biologique de l’ensemble de l’exploitation devient pour moi une évidence dans ce contexte où l’agriculteur est pris en otage par la chimie présentée comme une nécessité pour nourrir la planète.
Objectifs
– Convertir l’exploitation en agriculture biologique afin de redonner vie à la terre, avec sa biodiversité, sa faune sa flore et sa vie microbienne.
– Produire durablement une alimentation saine et de qualité.
– Produire de l’électricité solaire sur les hangars agricoles pour donner du sens à ces toits non utilisés.
– Mettre en place une production de volailles de chair bio (poulets et pintades) avec des races rustiques à croissance lente élevées en plein air avec des aliments sans pesticide, sans OGM, sans aucun antibiotique, en respectant les animaux et en offrant aux consommateurs locaux une viande saine et goûteuse.
ACTIONS MISES EN OEUVRE
Adhésion à la COCEBI Biobourgogne, coopérative biologique de l’Yonne reconnue sur le marché nationale par les agrobiologistes et les acteurs de la bio. Élue au conseil d’administration depuis plus de 5 ans.
2007 : Conversion progressive en agriculture biologique pour produire blé, épeautre, triticale, lentilles, soja, orge, avoine, luzerne, maïs, tournesol…
2010 : installation de 300 m2 de panneaux photovoltaïque, vente à EDF
sept 2010 : installation de mon conjoint (enseignant démissionnaire) sur une exploitation voisine et travail en commun
mai 2011 : autoconstruction de 2 poulaillers de 100m2 et de 2 parcs attenants de 5 000 m2
Sept 2011 : début de la production de volailles de chair (lots de 800 poulets et 200 pintades) et développement de la commercialisation en vente directe (amap, biocoop, ruches, particuliers, restauration…)
2013 : Etude d’un projet d’abattoir à la ferme
2014 : construction de l’abattoir et atelier de transformation avec mise en service en sept
Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs
– Impact de l’exploitation sur la qualité de l’eau sur le bassin versant, seule exploitation bio de la région
– Amélioration de la biodiversité des espèces cultivées
– Maîtrise de la production des volailles, du poussin d’un jour au poulet prêt à cuire vendu au consommateur. Ceci permet de gérer avec nos propres exigences la qualité des produits
– Production d’énergie renouvelable d’une capacité de 36 kwatts soit les besoins de plus de 8 foyers
Originalité
Mettre en place une entreprise agricole viable et vivable respectueuse de l’environnement qui puisse permettre de créer des emplois en produisant des produits sains de qualité pour le marché local.
Partenariat(s)
Mise en place d’un partenariat privilégié avec la coopérative agricole biologique locale (COCEBI), ainsi qu’avec les consommateurs des produits élaborés sur la ferme avec le souci permanent de l’écoute, du respect et de la confiance mutuelle. C’est à travers l’acte de consommation que l’on peut faire évoluer l’offre vers des produits plus sains et plus respectueux de l’environnement, de la santé et de l’animal.
Retour d’expérience
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
Des difficultés ont été rencontrées au niveau de la réglementation élaborée exclusivement pour les structures industrielles. On déplore aussi un manque de soutien technique lié au manque de structures et de références en production biologique. Le sentiment de se sentir seule au monde face à des interrogations techniques, par exemple de trouver un vétérinaire « bio » dans la région.
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
Pour palier à ces difficultés, il faut apporter énormément de travail avec le soutien de la coopérative, la banque et une petite aide financière du conseil régional de Bourgogne, puis prendre le parti de prendre des décisions avec ses convictions, mais ce n’est pas sans risque.
Améliorations futures possibles :
– L’embauche d’un salarié une à deux journées par semaine voire plus si je peux.
– Travailler collectivement avec d’autres agriculteurs.
– Dégager du temps pour m’impliquer dans le développement de l’agriculture biologique.
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
– Offrir des produits de qualité, avoir la sensation d’avoir un impact positif sur la qualité de l’air, de l’eau, de la fertilité des sols, de la santé
– Education / sensibilisation pour faire prendre conscience de l’impact des actes et de les responsabilités de chacun, sur leur santé et la santé de la planète
– S’investir et prendre des risques pour aller jusqu’au bout de ses convictions, afin d’apporter sa pierre à un édifice plus humain
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**