Rose-Marie Garcin exploite les terres familiales à Bayons (04) pour des cultures biologiques de safran, vergers de variétés anciennes, fraisiers, potagers, etc. et accueillent toute personne intéressée par ses productions et/ou son savoir-faire.
Démarrage : 2006
Lieu de réalisation : Bayons
Origine et spécificités du financement : autofinancement et DJA
En 2006, j’ai ressenti le besoin de retrouver mes origines rurales, de créer une activité où je puisse à la fois produire et vendre directement au consommateur des produits de qualité. Ne parvenant pas à acquérir de terres, j’ai donc décidé de louer celles de mon père. La surface étant très réduite, seule une production à forte valeur ajoutée était envisageable. La diffusion d’un reportage sur la culture du safran en Iran m’a mise sur la piste du safran. Au fils des recherches, j’ai appris que la France produisait il n’y a pas si longtemps 15 tonnes de cette précieuse épice (traces de cette culture dans la vallée de Bayons au 16ème siècle), que le safran européen était connu mondialement pour sa qualité, et de surcroît que cette épice possède de réelles vertus médicinales. Participer à la relance de cette culture m’a donc paru fort intéressant et en phase avec les attentes de notre société actuelle.
– Créer une entreprise viable.
– Proposer des produits goûtus, locaux, réalisés à base de fruits de saison uniquement, cultivés ou cueillis localement, à des tarifs accessibles. Le bio doit être accessible à tous !
– Informer au mieux les consommateurs afin qu’ils puissent faire le lien entre chaque produit, son terroir, ses conditions de culture, les hommes et femmes qui travaillent la terre.
– Mettre en valeur le patrimoine floristique de notre vallée isolée, peu connue.
– Mise en place d’une safranière (champs de Crocus sativus produisant l’épice : le safran), d’un verger d’arbres fruitiers de variétés anciennes, fraiseraie, potager en agriculture biologique.
– Depuis 2014, installation de quelques ruches pour un intérêt environnemental principalement.
– Travaux de remise en état de vieux bâtis pour constituer un un local de transformation du safran et une boutique. J’accueille ici toute personne intéressée par mon activité et/ou désirant faire des emplettes. Je pratique la vente directe à la ferme et dans les magasins collectifs d’agriculteurs.
(voir site internet : http://rosemariegarcin.wix.com/safrandesmontagnes)
– L’installation de jeunes dans notre vallée isolée est rare. Le résultat de mon installation a créé une véritable dynamique: elle a été un peu médiatisée et des personnes sont venues me voir pour recréer des marchés locaux qui durent maintenant depuis plus de 5 ans.
– Au vu de la fidélité des clients de la vallée, je peux dire qu’ils sont heureux d’être servis en fruits frais locaux et bios, confitures, sirops, épice.
– Chaque année 1, 2 ou 3 personnes sont salariées en fonction du travail à effectuer.
– Plus d’une centaine de personnes sont venues ici pour se former, participer aux travaux des champs, et sont repartis enchantés (stagiaire, wwoofeurs etc). Certains ont entrepris le même chemin, d’autres non, mais tous ont touché du doigt le plaisir de produire grâce à notre terre mère.
La relance d’une production de safran dans cette région qui comptait des safraniers dès le XVIe siècle constitue un atout et confirme le caractère original et attractif de ce pays qui se situe à seulement 1h30 de la métropole marseillaise par l’autoroute. Relancer de création de verger de variétés anciennes, aux objectifs multiples qui dépassent la seule fonction de production, est un élément marquant aussi. L’éducation à l’environnement est pour moi primordiale. Cette installation a montré qu’il était possible dans une vallée vouée à l’élevage et aux terres difficilement cultivables, de faire autre chose, et que même s’il s’agit de très petites surfaces concernées, les résultats sont nombreux.
Office Intercommunal du Tourisme du Caire, Université Européenne des Saveurs et Senteurs, association les Safraniers de Haute Provence, hébergeurs de la région, mairies, autres producteurs locaux pour création de magasins etc
La difficulté principale dans un tel programme est la main d’œuvre. Personnellement, je crois en la diversité, mais celle-ci induit beaucoup de travail. Il est compliqué aujourd’hui en France de conduire une activité agricole diversifiée du fait du coût. Avant, tout le monde travaillait à la ferme, parents, enfants, voisins etc, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. C’est notamment cela qui a conduit a se spécialiser et à faire des monocultures, à se mécaniser, à utiliser des produits chimiques dangereux pour notre santé etc
Persévérer, car j’y crois toujours, s’adapter aux sols, au climat, aux habitants locaux et à leurs attentes, plutôt que de vouloir imposer. En somme être humble et honnête. Le retour que l’on en a est très gratifiant. Développer des partenariats avec les collègues pour s’entraider, se compléter.
Arriver à toucher beaucoup plus de monde dans notre vallée peu fréquentée, y développer l’accueil, afin de diffuser des messages simples mais vitaux que la nature nous donne.
Détermination et adaptation
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**