Observatoire

Abattoir intercommunal du Diois

L’abattoir intercommunal du Diois répond aux besoins du territoire et a nourri l’engagement des éleveur·ses pour son maintien en activité. Un outil structurant dans la Biovallée de la Drôme.

Auteurs(s)

Fiche rédigée par FNCUMA

Programme

Démarrage : 2024

Organisme(s)

Abattoir intercommunal du Diois

Die – 26150

Av. de la Clairette

ORIGINE ET CONTEXTE

  • Depuis 2004 : l’abattoir est sous forme de SARL avec 49 sociétaires, suite à une reprise par les éleveur·ses de l’outil existant.
  • Situé dans la Drôme où il y a un fort manque d’abattoir (entre Die et Romans-sur-Isère : 1h15 de route, entre Die et Aubenas : plus d’1h30 de route, etc) : cet outil à Die est indispensable sinon des activités agricoles seraient abandonnées.

ACTIONS MISES EN OEUVRE

  • Abattoir atypique avec 49 sociétaires, 6 co-gérant·es (donne une direction à la société) et un statut intercommunal : propriété de la communauté de communes du Pays Diois
  • Equipe de 2 salarié·es à temps partiels pour l’administratif, la comptabilité et des opérateur·ices : fonctionnement en prestataires de service en utilisant des tâcherons (divise le nombre de bêtes abattues par le nombre de tâcherons) avec un dépôt de l’animal vivant puis : 
    • soit récupération des carcasses 
    • soit les éleveur·ses ont un laboratoire de transformation personnel
    • soit vente directe pour le U de Die
  • Multi-espèces : porcs, bovins, ovins et autruches selon les besoins 
  • Gouvernance de l’outil par les éleveur·ses
  • Débouchés : vente directe et dans les intermarchés jusqu’à 40 km (par exemple U express de Die)
  • Services proposés : 1 salle de découpe annexe à l’atelier et 1 autre atelier de transformation à 45 min pour faire aussi de la vente directe 
  • Activité d’abattage 2 jours par semaine (lundi porcin et mardi les autres espèces), planning une semaine à l’avance avec un bon de livraison
  • Vente dans un rayon de 60 à 80 km autour de l’outil et les éleveur·ses viennent d’un rayon de 50 km
  • Label AB : représente la ½ des animaux abattus (contexte de la Biovallée dans la Drôme)

Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs

  • Gouvernance permettant une complémentarité : 1 tâcheron est aussi un cogérant et un sociétaire, chacun·e fait de l’élevage donc connaissance des mêmes réalités de travail avec l’envie de faire vivre cet outil :
    • “Les uns n’existeraient pas sans les autres, avoir quelqu’un avec du volume c’est ça qui fait aussi tourner l’abattoir” 
  • Facilite l’installation, le développement de vente directe et les transmissions de fermes
  • Bons liens avec les élu·es et soutien des collectivités depuis 20 ans pour maintenir l’abattoir et “faire vivre le territoire”
  • Baisse de l’investissement à réaliser au départ puisque la communauté de communes est propriétaire du bâtiment (aucune avance à faire, remboursement par la taxe du kilogramme de viande abattu)
  • Bonne qualité des prestations avec prise en compte des meilleures conditions possibles d’abattage puisque ce sont les éleveur·ses qui abattent leurs bêtes : pas de systématisation de la mise à mort des animaux, donne du sens à l’élevage 
  • Propose la livraison dans un camion froid suite à des demandes 
  • Organisation à la tâche nécessaire face à la grande variabilité des demandes chaque semaine : il serait impossible d’avoir un nombre d’heures fixe 

(Exemple : 60 ovins d’écart entre 2 semaines)

  • Pas d’intermédiaire donc bonne rémunération des éleveur·ses qui fixent leur tarif d’abattage
  • Volume : 500 tonnes par an pour 200 utilisateur·ices 
  • Aucune demande d’abattage n’est refusée : bon dimensionnement de l’outil et tendance à la baisse du tonnage en 2022 et 2023 donc réponse à toute la demande 
  • Sur le plan humain, l’abattoir permet de créer du relationnel, de partager des conseils ce qui est précieux dans le monde agricole

Partenariat(s)

Lien avec un PAT depuis 1 ou 2 ans : 

  • Axe de travail sur la thématique de la restauration collective 
  • Projets en construction

Retour d’expérience

Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :

  • Problèmes économiques avec une baisse de tonnage en lien avec : 
    • une baisse de production de la viande, 
    • parfois plus intéressant d’utiliser des maquignons plutôt que de la vente directe, 
    • une baisse de consommation par éthique et par la hausse des prix : l’inflation est le premier obstacle,
  • Problèmes de vétusté des équipements : le renouvellement du matériel sera payé en partie par la communauté de communes et en partie par la SARL de l’abattoir
  • Problème de recrutement depuis 1-2 ans face à l’épuisement des tâcherons qui sont aussi des éleveur·ses : il faut renouveler le personnel 
  • Difficulté face à l’ajout de règles, normes sanitaires et du bien-être animal

Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :

Solution face aux problèmes de recrutement : intéresser des agriculteur·ices de petites fermes pour avoir un revenu économique supplémentaire

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Comité de lecture
Date de lecture de la fiche
20/05/2024
Localisation
France
drome
Appréciation(s) du comité
Viabilité économique à renforcer
Bénéficiaires
Population rurale
Localisation
Licence

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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**