Observatoire

Abattoir Ambert

L’abattoir d’Ambert a depuis peu un statut intercommunal, situé dans un territoire enclavé, il est indispensable pour l’élevage et les circuits courts. Il est en cours de remise en fonctionnement complet et la transformation en viande hachée fait partie des leviers de développement.

Auteurs(s)

Fiche rédigée par FNCUMA

Programme

Démarrage : 2024

Organisme(s)

Abattoir Ambert

Ambert – 63600

Avenue du Président Salvador Allende

ORIGINE ET CONTEXTE

  • Création dans les années 1960 sous la forme d’un abattoir communal 
  • Reprise par une société privée jusqu’en 2019
  • Mise en redressement de l’entreprise en 2019 
  • Reprise en régie communale en urgence dans le public depuis 2019 
  • Changement vers le statut intercommunal depuis le 1er janvier 2022 

⇒ transfert de compétences vers la communauté de communes

⇒ lors de ce transfert, un bureau d’étude a permis de montrer l’intérêt et l’utilité de l’abattoir au delà des élu·es d’Ambert en créant une émulation autour de l’abattage dépassant ce territoire 

Situation géographique : 

  • Dernier abattoir public du département donc sur-sollicitation pour les activités de transformation notamment 
  • Territoire avec de l’élevage et un peu enclavé :

“Notre argument le plus fort c’est la proximité, on est dans une zone d’élevage donc c’est complètement cohérent qu’on ait un abattoir.”

ACTIONS MISES EN OEUVRE

  • Abattage multi-espèces : gros bovins, veaux, agneaux, caprins, porcs 
  • 4 jours d’abattage par semaine
    • Actuellement, 1 jour d’abattage par semaine jusqu’aux travaux de mises aux normes
  • Planification 1 ou 2 semaines avant
  • La régie a un budget autonome géré par un conseil d’exploitation composé d’élu·es du conseil communautaire et d’un usager
  • Équipe d’une dizaine d’employé·es : personnel très polyvalent car plusieurs espèces à abattre et plusieurs postes

Résultats et impacts, quantitatifs et qualitatifs

  • Outil au service du territoire : les utilisateur·ices viennent des 50 à 80 km autour de l’abattoir
  • Salle de découpe accolée (depuis 15 ans) avec agrément AB
  • Multi-espèces, ouvert à tout apporteur (sans volume minimal)
  • Vrai argument d’installation en élevage sur ce territoire 
  • Vraie motivation de la part des élu·es de soutenir l’abattoir : son statut public permet un soutien indispensable à la survie de l’outil
  • Bonne dimension de l’outil par rapport au volume à abattre
  • Capacité d’adaptation grâce à sa taille réduite
  • Malgré des difficultés, arrêt d’activité une seule fois (quelques mois) pour la recherche d’un directeur
  • Organisation de plusieurs portes ouvertes : ne pas figer l’image d’un abattoir vieillissant, ce qui permet de se rendre compte de la valeur de l’outil et de le montrer 
  • Bonne qualité des produits

Partenariat(s)

Engagé dans le PAT depuis 2018 du Grand Clermont et le Parc Naturel Régional (PNR) Livradois Forez permettant : 

  • un partenariat moral et non financier 
  • un recensement de l’abattoir comme un outil prioritaire à soutenir 

un soutien et une meilleure communication sur le besoin de l’abattoir grâce au PAT : “Mise en lumière de ce service public historique dans une situation fragile, mais avec néanmoins une importance capitale dans le développement d’une alimentation de proximité.” 

Retour d’expérience

Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :

  • Enjeux actuellement suite à un problème de mises aux normes entraînant la fermeture de la chaîne porc qui provoque : 
  • Un problème de volumes : forte baisse du tonnage 
  • Des difficultés financières car la chaîne permettait environ 30% des recettes de l’abattoir
  • Des difficultés de trésorerie dûes au faible volume traité à cause de cette fermeture de chaîne 
  • Sur le plan commercial, impossible de démarcher des clients alors que l’outil ne fonctionne pas complètement (jusqu’à minimum décembre 2023) 
  • Enjeux en temps de fonctionnement normal de l’outil : 
  • difficulté de recrutement : métier difficile, mauvaise image et manque de formation spécifique
  • difficile psychologiquement avec la peur que l’outil puisse fermer à tout moment

Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :

Solution en cours face aux problèmes de mises aux normes :

  • Travaux pour pouvoir ré-ouvrir la chaîne porc : phase d’étude lancée depuis 1 an 
  • Temps long pour revoir toutes les normes croisées : hygiène, différents animaux où les chaînes se croisent donc on adapte tout en facilitant le travail des salarié·es
  • Subvention de l’Etat et en cours de discussion pour une aide de la région et du département
  • Avance de trésorerie grâce à l’intercommunalité
  • En cours de discussion pour un usage possible de chômage partiel dans le futur

Améliorations futures possibles :

Evolution possible pour répondre aux besoins du territoire : 

Etude préparant la réflexion sur l’évolution de l’outil : 

  • contexte complexe avec un historique lourd/ en difficulté dans sa gestion donc obligation de re-penser l’outil 
  • enquête avec les producteur·ices pour savoir ce qu’il manque à l’outil : montre le besoin d’outil de transformation ⇒ ajout de la transformation froide (hacher la viande) ⇒ mise sur la valorisation des produits 
  • pas la possibilité de miser sur une hausse de volume (l’abattoir n’est géographiquement pas placé proche de grands axes routiers)
  • étude sur les liens avec la restauration collective : fort potentiel, prix cohérents pour les cuisinier·es ⇒ coordination possible
  • possible d’élargir les services de l’abattoir : collecte des bêtes, maillon commercial 
  • garder le service public de l’abattage : élu·es convaincu·es de l’intérêt de l’outil donc prêt·es à le porter jusqu’à ce qu’il fonctionne bien
  • évolution future de la gouvernance vers un partenariat public-privé : les usager·es pourraient prendre part aux décisions et participer au capital 

 

  • Tout le développement de l’outil est en pause actuellement mais en mars – avril 2024, l’outil sera de nouveau opérationnel sur toutes les chaînes : la priorité sera la recherche de l’équilibre budgétaire 
  • Suite à la 1ere phase de travaux et après une phase remise en route de l’activité, une phase d’amélioration des performances énergétiques (économies d’énergie, projet de panneaux solaires…) pourra débuter

Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :

Philosophie : 

  • “Un outil de proximité, petite taille, qui s’adapte à son territoire, dans un contexte d’alimentation locale, de qualité, on n’a jamais été aussi moderne en fait”
  • “Ils ont vraiment bien compris le maillon et l’intérêt de l’outil pour des sujets plus généraux que l’abattage”

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Comité de lecture
Date de lecture de la fiche
20/05/2024
Localisation
France
puy-de-dome
Appréciation(s) du comité
Innovant !
Localisation
Licence

Copyright: Licence Creative Commons Attribution 3.0
Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**