Le projet « 3 Etoiles Solidaires », porté par la Banque Alimentaire de l’Isère, permet aux personnes en situation de précarité d’avoir accès à la viande, tout en luttant contre le gaspillage alimentaire. Afin d’éviter de jeter la viande dont la DLC est proche, celle-ci est cuisinée puis mise sous vide, permettant de la consommer pendant 5 jours supplémentaires, avant d’être distribuée par les associations partenaires.
Démarrage : Septembre 2015
Lieu de réalisation : Grenoble
Budget : 140000
Origine et spécificités du financement : Fondation Nationale du Crédit Agricole, Fondation Archipel des Utopies, ADEME Rhône-Alpes, DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt) Rhône-Alpes, Alpes Métropole et Récolte de fonds (dons) POMONA
Banque Alimentaire de l’Isère
SASSENAGE – 383604 rue de la Maladière
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Les banques alimentaires récupèrent des denrées dans les grandes surfaces, pour les redistribuer à des associations caritatives. Parmi les produits frais récupérés, il y a de la viande dont la Date Limite de Consommation (DLC) se rapproche, voire est atteinte le jour même de la ramasse. Les bénévoles sont donc obligés de la jeter car la réglementation sanitaire interdit sa distribution. Comment arrêter ce gaspillage de viande ? Comment faire pour pouvoir récupérer même la viande donc la DLC est atteinte le jour-même ? C’est de ce questionnement qu’est né le projet « 3 étoiles solidaires »
– Objectif initial : démarrer modestement à cuisiner 50kg de viande par jour lors du lancement en septembre 2015
– Objectif final : arriver à une « vitesse de croisière » de 200kg de viande par jour, soit 1200 portions individuelles (environ 6 mois après le démarrage)
Cuisiner la viande le jour-même pour lui redonner une nouvelle durée de vie en la transformant, puis la mettre sous vide, pour lui donner ainsi une durée de vie de 5 jours. Grâce à un véhicule réfrigéré, la viande est livrée aux entrepôts de la banque alimentaire pour être redistribuée aux associations caritatives.
Le Conseil Général met à disposition une cuisine dans un collège de l’agglomération grenobloise, (en partie inutilisée depuis que les repas des cantines sont préparés en cuisine centrale et uniquement réchauffés sur place) : 130 m², matériel moderne, et achat du matériel complémentaire pour la mise sous vide.
Calendrier :
– Récolte de fonds (par exemple, organisation d’un concert avec le groupe Pomona le 15 avril 2015 dont la recette intégrale, de 30 000€, a été reversée au projet).
– Mi-mai 2015 : fin des travaux afin de partager la cuisine et de la séparer afin que chacun puisse fonctionner de façon autonome ; préparation des équipes de cuisine avec l’embauche d’un chef cuisinier (préparer chaque jours des arrivages de viande différents demande des compétences professionnelles).
– Mi-septembre 2015 : lancement de la production.
Le local a été trouvé et réhabilité. Les activités vont démarrer en septembre 2015, il n’est donc pas encore possible d’exposer des résultats. Cependant, la concrétisation du projet, de l’idée à la réalité, est déjà en soi une réussite qui est due à la collaboration de tous les partenaires.
Nombre de partenariats noués : 3 partenaires opérationnels : restaurateur, IMT, restauration municipale de Grenoble
Nombre d’associations bénéficiaires : 85
Nombre de commerces « donateurs » : environ 10
Nombre de particuliers bénéficiaires potentiels : 5 500 / semaine
A priori, il n’existe pas d’exemple d’une action similaire, du moins de cette ampleur et sur ce type de denrée. La transformation systématique de la viande est quelque chose qui n’a jamais été fait, et qui permet aux personnes aidées d’accéder à ce type d’aliment, souvent peu présent dans leur alimentation, car trop cher ou trop difficile à distribuer dans les circuits caritatifs classiques. C’est en effet un produit difficile à gérer dans la distribution alimentaire du fait de sa durée de vie courte. De plus, la distribution alimentaire bénéficie également à des populations fragiles, qui n’ont pas forcément de logement et pour qui il est impossible de cuisiner des produits bruts : en transformant la viande en plats cuisinés et grâce à des associations relais assurant la distribution, ces personnes pourront avoir une alimentation plus variée. C’est un projet novateur qui espère faire tâche d’huile et profiter au plus grand nombre.
« Trois étoiles solidaires » est un projet porté par la Banque Alimentaire, mais menée en partenariat étroit avec :
– Pierre Pavy, restaurateur, qui est à l’initiative du projet et qui apporte son aide dans la démarche
– Un conseiller technique du service restauration de la municipalité de Grenoble
– L’Institut des Métiers et Techniques (IMT) de Grenoble, qui met à disposition des élèves encadrés par un professeur, 2 demi-journées par semaine
– Le Conseil Général de l’Isère, qui met à disposition la cuisine du collège Marc Sangnier de Seyssins
Financement : Fondation Nationale du Crédit Agricole, Fondation Archipel des Utopies, ADEME Rhône-Alpes, DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt) Rhône-Alpes, Alpes Métropole, le député Michel Issindou, POMONA.
Trouver le local : la principale difficulté a été de trouver un local adapté, avec la surface et l’équipement nécessaire à ce type d’activité.
Grâce aux contacts qui ont été noué et à la communication sur le projet, la conjonction des actions a mené à rencontrer le Conseil Général, qui a proposé de mettre à disposition la cuisine d’un collège.
Des améliorations seront envisagées une fois que les premiers objectifs (200 kg de viande par jour) seront atteints. Il pourra être intéressant par exemple de transformer par la suite d’autres types de produits, une fois que la transformation de la viande sera maîtrisée.
– Utilité et originalité du projet : comme il répond à un véritable besoin et lui apporte une réponse concrète et réalisable, toutes les personnes consultées ont encouragé et soutenu le projet.
– Agir en partenariat : les partenariats noués dès le départ ont été essentiel pour pouvoir concrétiser ce qui n’était au départ qu’une idée. La Banque Alimentaire maîtrise très bien la récolte des denrées alimentaires mais n’a pas de compétences dans la transformation des aliments. C’est en s’entourant des bonnes compétences que le projet a pu être mené à bien. En ce qui concerne la législation par exemple, c’est le conseiller technique partenaire qui a apporté son expertise pour monter le dossier d’agrément auprès de la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Personnes)
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Pour citer un texte publié par RESOLIS:
Petit Monique, « Atelier 44, un atelier de menuiserie où l’esprit et le geste ne font qu’un », **Journal RESOLIS**