En 2018, le Parc naturel régional Scarpe-Escaut a développé une plateforme permettant aux habitants et producteurs du territoire de donner le surplus issu de leurs exploitations, vergers ou potagers. Cet outil innovant vise à réduire le gaspillage alimentaire tout en créant un lien social direct entre les acteurs.
AUTEUR(S)
Coucaud Pauline p.coucaud@pnr-scarpe-escaut.fr
Fiche rédigée par Sidonie de Kermel
PROGRAMME
Démarrage: 2017
Lieu de réalisation: Parc naturel régional Scarpe-Escaut
ORGANISME(S)
Parc naturel régional Scarpe-Escaut
Saint-Amand-les-Eaux - 59230
357 Rue Notre-Dame d'Amour
42 Salariés
Site internetORIGINE ET CONTEXTE
En France, 20 kilos de denrées alimentaires sont gaspillés par an et par personne et 30% de la production agricole est jetée. Cette production inutile a un coût car elle représente des émissions de gaz à effet de serre émises pour rien. Elle pourrait être distribuée et consommée. C’est à partir de ce constat qu’est née l’application Food Troc. Plus spécifiquement, c’est le surplus issu des producteurs et des habitants du territoire qui est visé par cet outil. Il a été conçu lors de la Fabrique Anti-Gaspi (9 et 10 juin 2017) par les habitants du territoire comme une des solutions contre le gaspillage alimentaire.
OBJECTIFS
- L’objectif initial de cet outil est de réduire le gaspillage alimentaire et ce, en valorisant les denrées alimentaires qui seraient sinon gaspillées.
- L’objectif secondaire non-négligeable est de créer du lien social sur le territoire en créant un système d’échange, de don ou de glanage entre les habitants du territoire, qu’ils soient des producteurs ou des particuliers ayant un jardin et ainsi, une production individuelle.
- Ce projet visait à créer une plateforme opérationnelle sur laquelle chacun peut poster et/ou répondre à une offre de denrées alimentaires.
ACTIONS MISES EN OEUVRE
- A la Fabrique AntiGaspi : conception et réalisation d’un cahier des charges pour la création d’une plateforme ;
- Projet d'étudiants en Master sur les gisements d'invendus auprès d'un échantillon d'une vingtaine de producteurs ;
- Sondage auprès d’un échantillon de 75 personnes ;
- Partenariat avec PopSchool, un organisme de formation, pour la création du site internet ;
- Version test diffusée auprès d'une centaine de personne ;
- Mise en ligne de la plateforme en juin 2018 ;
- Révision de l’interface en juillet 2019 pour faciliter son utilisation –200 personnes inscrites au cours de cette année.
RÉSULTATS ET IMPACTS, QUANTITATIFS ET QUALITATIFS
Le site est ouvert à tous et gratuit. Les particuliers et les agriculteurs peuvent tous proposer leurs surplus d’exploitation, de verger ou de potager. Chacun peut aussi les échanger ou inviter ses voisins à les cueillir eux-mêmes. Ces initiatives doivent s'effectuer sans contrepartie financière ou monétaire. 100 personnes ont contribué au test de la première version tandis qu’environ 200 personnes se sont inscrites en 2019. Plus difficilement quantifiable mais notable tout de même, cet outil a concrétisé le Projet alimentaire territorial.
ORIGINALITÉ
Le projet est innovant car une telle plateforme n’existait pas encore sur le territoire. La méthode est également originale puisque le lien est direct de particulier à particulier, mobilisant ainsi les habitants et les producteurs du territoire, sans intermédiaire
PARTENARIAT(S)
L’action, depuis son lancement, est animée par le Parc naturel régional Scarpe-Escaut. Ce-dernier a travaillé avec l’école PopSchool pour la création du site internet réalisé par un stagiaire puis avec Pratic coop dans un second temps pour l’amélioration du site. Cette action a reçu le soutien de la Région Hauts-de-France, d’Espaces naturels régionaux, du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, de l’Union interprofessionnelle pour la promotion des industries de la conserve appertisée (UPPIA), de la Fondation du patrimoine et de Pop School.
RETOUR D’EXPÉRIENCE
Difficultés et/ou obstacles rencontrés pendant la mise en œuvre :
Les freins rencontrés
Problèmes techniques dans le codage du site et bugs sur la plateforme. Le site étant externalisé, personne au sein du Parc ne sait gérer ces problèmes et n’a la main. Les bugs requièrent donc l’intervention de Pop School pour être réglés ce qui peut être difficile. Ces problèmes techniques ont pu être réglés par l’intervention d’une nouvelle structure qui a travaillé sur le projet et qui a construit un site collaboratif, administrable beaucoup plus facilement.
- Projet difficile à animer. Il faudrait qu’un groupe de citoyens par exemple, soit intéressé pour alimenter le site, ce qui donnerait envie à d’autres utilisateurs potentiels.
Les obstacles spécifiques à la mise en œuvre de l’action
- Communication auprès des relais locaux peu exploitée ;
- Manque de visibilité de la plateforme ;
- Aujourd’hui, très peu d’annonce et majoritairement postées par des personnes du Parc.
Solutions adoptées pour répondre aux difficultés et/ou obstacles :
Le problème technique a été résolu, ce qui a permis de régler les bugs de la plateforme grâce à l’intervention d’un nouveau prestataire, Pratic coop.
Améliorations futures possibles :
Une amélioration possible serait de dédier des moyens humains voir des moyens financiers également pour communiquer davantage sur cet outil. Lorsque le site avait été mis en ligne, les inscriptions et son utilisation témoignaient que la plateforme intéressait et pourrait être nettement plus utilisée.
Présentation des facteurs de réussite et conseils pour une généralisation ou un essaimage :
- S’assurer que l’outil répond à un besoin ;
- Utiliser les réseaux existants pour diffuser l’outil et lui donner de la visibilité.
Evolution de l’initiative dans le temps : Perspectives de changement d’échelle ou d’agrandissement :
La principale évolution souhaitable pour cette initiative serait de développer la communication sur cet outil qui manque aujourd’hui de visibilité et qui est donc sous-utilisé.